Question_no27.pdfSur le pont d’un navire, juste avant le coucher du soleil, les matelots espèrent voir ce fugace rayon vert émeraude qui apparaît, et disparaît presque aussi soudainement, lorsque le bord supérieur du disque solaire effleure l’horizon juste avant de se coucher. Cette petite tache lumineuse dure à peine quelques secondes. Plus précisément, 1,8 seconde à l’équateur, 2,5 seconde à nos latitudes .
Les plus anciennes traces historiques de ce phénomène, hormis les effets optiques liés à la réfraction atmosphérique, remontent à l’observation de Sir George Back relatée dans son récit de voyage en Arctique. Le 17 janvier 1827 il notait dans son journal "Dans la matinée cependant, à 9h45, pendant que nous étions montés sur un promontoire élevé de 5m, j’observais le limbe supérieur du Soleil alors qu’il remplissait une crevasse située sur la crête du cap de la plus brillante couleur émeraude, un phénomène dont je n’avais jamais été témoin dans ces régions".
Ce phénomène de réfraction (voir article du 6 mars), qui ne se produit que lorsque l’atmosphère est extrêmement pure et qu’il y a très peu de particules polluantes, apparaît très rarement au lever ou au coucher du soleil.
La réfraction du Soleil par l’atmosphère crée un spectre de couleur, équivalent à ce qui se passe à l’intérieur d’une goutte lors de l’arc en ciel (voir article du 10 avril). Au fur et à mesure que le soleil visible descend sous l’horizon (le « vrai » soleil est déjà plus bas, seulement la réfraction nous le fait voir), les couleurs spectrales disparaissent une à une à commencer par le rouge, l’orangé, puis le jaune. Quand ces 3 couleurs ont disparu, quelques fois, à peine le temps d’un éclair, la seule couleur qui reste visible est le vert. La couleur bleue du ciel nous empêche d’observer le "rayon bleu" suivi du "rayon violet". Les particules poussiéreuses perturbent la séparation nette des couleurs et en conséquence empêchent la formation de ce rayon vert. On le voie alors le plus souvent au large, loin de la pollution humaine.
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