Chacun de nous peut constater, sauf anomalie ou farce, que l’herbe est verte, les citrons jaunes sont jaunes ou encore que les tomates mûres sont rouges. Mais pourquoi un objet, comestible ou non, possède-t-il une couleur plutôt qu’une autre ? D’ailleurs un objet donné peut-il changer de couleur ... sans avoir recours à de la peinture ?
En réalité, la couleur d’un objet que nous percevons résulte d’une propriété intrinsèque à l’objet, de la lumière utilisée pour l’éclairer et du récepteur optique.
En général, c’est la lumière solaire ou celle d’une lampe, dont les caractéristiques sont proches de celles de la lumière naturelle, que nous utilisons pour éclairer notre quotidien. Cette lumière est appelée lumière blanche car elle est en fait la superposition de toutes les couleurs, tel que nous le montre un arc-en-ciel pour la lumière solaire (voir article du 10 avril 2005). Nos yeux contiennent trois types de cônes, chacun ayant une sensibilité maximale respectivement aux lumières bleue, verte et rouge. Ainsi la lumière blanche s’obtient également en superposant des faisceaux de lumière des trois couleurs fondamentales : rouge, vert et bleu. La superposition deux à deux des couleurs fondamentales donnent les couleurs secondaires : cyan (bleu+vert), jaune (vert+rouge) et magenta (rouge+bleu). A partir de la lumière blanche, si on supprime une couleur, on obtient la couleur complémentaire. Par exemple, le jaune est le complémentaire du bleu ; en effet le blanc est la superposition bleu+vert+rouge, donc si on supprime le bleu il reste la superposition vert+rouge, c’est-à-dire le jaune.
D’après ce qui vient d’être décrit, une tomate mûre recevant de la lumière solaire devrait paraître blanche ! Mais en fait, la tomate, par le biais des pigments qui la compose, absorbe toutes les couleurs sauf le rouge. Ainsi la tomate diffuse, c’est-à-dire quelle réémet tout autour d’elle, de la lumière rouge qui peut parvenir jusqu’à notre œil. Nous voyons donc celle-ci rouge. Ce principe d’absorption d’une partie de la lumière (de certaines couleurs) permet d’expliquer la diversité des couleurs qui nous entoure.
Un citron jaune, par exemple, absorbe le bleu et diffuse toutes les autres couleurs de la lumière qu’il reçoit. Donc si on éclaire celui-ci avec de la lumière rouge, le citron sera vu rouge. Par contre éclairé avec de la lumière bleue, le citron paraîtra noir. Alors méfiance, un primeur pourrait vous vendre un citron jaune à la place d’un citron vert, tout simplement en utilisant des lumières vertes dans son magasin !