Question n°38 : Pourquoi la sève monte-elle dans les arbres ?

La sève est le sang des arbres, elle conduit aux feuilles, bourgeons et fleurs, l’eau et les éléments nutritifs.

Certains arbres comme les séquoias dépassent 100 mètres de hauteur, quel mécanisme est capable de faire monter un liquide aussi haut ? Bien des hypothèses ont été formulées : pression atmosphérique, capillarité, pression osmotique....
Si la pression atmosphérique qui s’exerce sur le sol et se transmet à la sève par l’intermédiaire des racines était responsable, la hauteur maximale possible serait d’environ 10m. La capillarité qui permet à un liquide de monter dans un tube très fin, ne permettrait pas de monter de plus d’un mètre. Les membranes des racines sont perméables à l’eau mais ne laissent pas passer les solutés (sels minéraux et autres substances) contenus dans la sève. L’eau extérieure aux racines va donc passer à travers la membrane pour rééquilibrer les concentrations en solutés, c’est l’osmose, mais même dans le cas de l’érable et de l’exceptionnelle concentration en sucre de sa sève, la hauteur atteinte ne serait que d’une vingtaine de mètres.
Aucun de ces mécanismes ne permet à lui seul d’expliquer la montée de la sève dans les grands arbres. Le mécanisme principal est la transpiration au niveau des feuilles où 90% de l’eau de la sève s’évapore. L’eau évaporée est constamment remplacée par de l’eau en provenance des racines. Le moteur qui fait monter la sève est le Soleil. Le Soleil tire un fil de sève continu des racines jusqu’aux feuilles. Il faut donc que la sève qui est un liquide puisse s’étirer suffisamment sans se rompre malgré tout . Etirer un liquide avec une force croissante finit par « casser » le liquide, il se forme des bulles de vapeur d’eau, c’est le phénomène de cavitation. Dans le canal où apparaît une micro bulle l’ascension s’arrête, l’arbre subit une embolie et la sève doit suivre d’autres canaux.
Finalement, la sève est tirée par le haut et non poussée par le bas.

Pour en savoir plus : article de Roland Lehoucq Pour la Science n° 272 juin 2000

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